Que ce soit pour un hôtel Resort étoilé, un eco-lodge au fin fond du Costa-Rica ou un riad à Marrakech, n’importe quel nom d’hôtel ( ou mot clé contenant un nom d’hôtel ) tapé sur un moteur de recherche fait remonter en premier des résultats pointant vers le site de critique en ligne Tripadvisor, et cela pour 2 raisons majeurs:
- TA bombarde Google ( et les autres moteurs de recherche ) d’Ad-words en lien commercial sur tous les établissements listés dans leur multitude de fiches-hôtels.
- TA, par ses incitations aux voyageurs à mettre des avis sur les établissements, et aux hôteliers à pousser leurs clients à le faire, a généré au fil des années un contenu si important que son indexation dans les moteurs est devenue inévitable.
chambre d’hôtes à Marrakech ), par exemple, à l’insu même de la structure, démarrant ainsi un auto-référencement et un auto-listing des nouveaux établissements hôteliers, sans avoir à lever le petit doigt, donc sans frais car aucune information n’est vérifiée.
Plutôt ingénieux, non ? et surtout peu onéreux…car en faites ce sont les voyageurs qui s’occupent de référencer le site de Tripadvisor: chaque voyageur joue le rôle de critique ! Il semble qu’il aime ça au vu de la quantité de commentaires existants aujourd’hui…T.A. n’a pas besoin de corriger les fautes…ou même de lire les commentaires ! Si abus il y a, seules les plaintes généreront un travail de modération. Ce que l’on appelle du travail optimisé, car à la demande.
Il est aujourd’hui impossible d’éviter le fameux site d’opinions, et celui-ci a même étendu ses compétences à la restauration, aux agences d’excursion (http://www.creasite-france.com/category/immobilier/promoteur-immobilier/) partout dans le monde…
Cependant, il semble que quelques dérives émergent avec cette surenchère effrénée de critiques de voyageurs :
- Beaucoup d’établissements ont vite compris la manne incroyable que pouvait représenter une telle publicité gratuite. La course aux commentaires fait aujourd’hui rage dans les établissements. J’ai personnellement pu expérimenter l’acharnement parfois pénible de certains hôteliers qui vous poursuivent pendant tout votre séjour afin d’être certain que vous lui mettrez le sacré « 5 », récompense suprême pour un bon classement.
- Il s’avère que le contenu des commentaires paraisse parfois un peu douteux. On mentionne des sociétés payées pour créer des fausses adresses e-mail, et par ce biais, rédiger des faux commentaires positifs pour promotionner leur établissement, ou négatif pour griller un concurrent gênant. Ceci est plutôt paradoxale car voilà maintenant des propriétaires qui payent du référencement malhonnête au lieu de payer honnêtement pour le référencement naturel de leur propre site internet…Vous avez dit bizarre ?
- Le sens critique du voyageur peu scrupuleux est, par ce biais, poussé à son paroxysme, et déborde parfois sur un chantage que tout hôtelier redoute. Certains même ne se gênent pas pour l’annoncer sans détour: « Il y avait une poussière sur le lavabo, mais si vous me faites une petite ristourne, je vous mettrai un bon commentaire sur TA…sinon… »
- …sinon le voyageur détruit. A savoir: T.A. ne déloge aucun commentaire prétextant être désolé de la mauvaise expérience que l’hôtelier a eu avec le voyageur qui vient de dénigrer son établissement. Il incite même le responsable à répondre au voyageur, augmentant par la même leur propre contenu, donc leur référencement naturel…sans payer ! Bien huilée la machine…
- T.A. redirige les voyageurs vers des voyagistes en ligne, qui eux mêmes semblaient organiser un vrai trafic de détournement des voyageurs à leur insu, et parfois à l’insu même des hôtels à l’origine de la recherche.
Tripadvisor, abandonné par sa filiale Expedia lors de son introduction au Nasdaq en 2009, annonce aujourd’hui plus de 60 millions de visiteurs mensuels ! C’est tout simplement gigantesque. Le site de critiques, dorénavant esseulé, a essuyé depuis bon nombre de procès liés aux dérives sus-mentionnées, mais démontre tout de même que malgré ces couacs, les voyageurs du monde entier lui confèrent toujours une pertinence et une vrai reconnaissance dans l’entre-aide aux voyageurs. L’avenir de T.A. augure encore de beaux jours dont il ferait bien de profiter.
En effet le géant Google a racheté en 2010 ITA Software pour 700 Millions de Dollars ( Information sur le Transport Aérien ) mettant au grand jour son intention d’investiguer le secteur de l’offre de voyages en ligne. Le célèbre moteur de recherche semble, depuis lors, plus pressant dans son désir de gripper la belle mécanique du site communautaire avec lequel les relations se dégradent à vitesse grand V…
Emmanuel
Riad Eden – Marrakech